L'abbé Bérenger Saunière (1852-1917) est une figure centrale du mystère entourant le village de Rennes-le-Château, dans l'Aude, en France.
Né le 11 avril 1852 à Montazels, un village voisin, Saunière fut nommé curé de Rennes-le-Château en 1885, un petit village pauvre où il vivra des événements extraordinaires qui marqueront l’histoire du lieu.
Issu d'une famille modeste, Bérenger Saunière suivit une formation au séminaire de Carcassonne avant d'être ordonné prêtre en 1879.
Sa carrière de prêtre fut relativement ordinaire jusqu'à sa nomination à Rennes-le-Château. À son arrivée dans ce petit village reculé, l'église Sainte-Marie-Madeleine était en ruines, tout comme une grande partie des infrastructures du village.
Les travaux de restauration et la découverte mystérieuse
Peu après son installation, Saunière entreprit de restaurer l’église, un projet qui révéla son implication dans une série de mystères.
En 1887, lors de la rénovation de l’autel, il aurait découvert des documents ou objets cachés, marquant le début de sa fortune soudaine.
Grâce à des fonds dont l’origine reste inexpliquée, il finança des rénovations somptueuses dans l’église et entreprit la construction de bâtiments importants, dont la villa Béthanie et la Tour Magdala.
Ces projets coûteux ont éveillé des soupçons, car Saunière semblait disposer de ressources financières démesurées pour un prêtre d’une paroisse aussi modeste.
Les rumeurs évoquent qu’il aurait découvert un trésor ancien ou des secrets compromettants pour l'Église catholique.
Détail des travaux de restauration
Les travaux réalisés par l'abbé Bérenger Saunière à l'intérieur de l'église Sainte-Marie-Madeleine de Rennes-le-Château ont transformé ce lieu en une église à la fois richement décorée et énigmatique, suscitant de nombreuses théories sur leur signification cachée. Voici les principaux travaux effectués :
1. L'entrée de l'église :
Inscription latine "Terribilis est locus iste" au-dessus de la porte, signifiant "Ce lieu est terrifiant". Cette phrase, souvent utilisée dans les églises, a intrigué les visiteurs en raison du contexte mystique entourant Saunière et l’église.
Bénitier soutenu par un démon :
Juste à l'entrée, Saunière a installé un bénitier soutenu par une statue du démon Asmodée, une figure souvent associée au trésor ou à la garde de secrets. Cette représentation inhabituelle dans une église catholique a été une source de mystère.
2. La décoration intérieure :
Le Chemin de Croix : Les scènes du chemin de croix (représentation de la Passion du Christ) contiennent des détails étranges et parfois anachroniques. Par exemple, une scène montre un enfant habillé en style traditionnel breton, un détail anormal pour une représentation biblique.
Les statues des saints : Saunière fit installer plusieurs statues, notamment celles de Sainte Marie-Madeleine (la patronne de l’église), Saint Antoine de Padoue, Jeanne d'Arc et Saint Roch. Chaque statue a une position symbolique ou attire l’attention pour des raisons inexpliquées.
3. L’autel et le tabernacle :
Lors de la rénovation de l'autel, Saunière aurait découvert des documents ou objets mystérieux, bien que cela reste une supposition non vérifiée.
Le tabernacle (contenant le ciboire) a été décoré avec des symboles inhabituels, dont certains pensent qu’ils pourraient avoir une signification ésotérique.
4. Les vitraux :
Les vitraux commandés par Saunière représentent diverses scènes religieuses avec une grande attention aux détails. Là encore, certains y voient des symboles cachés ou des messages codés.
5. Peintures et motifs :
Les fresques murales et les peintures de l’église sont toutes richement ornées de détails, tels que des motifs floraux et des symboles religieux. Les couleurs vibrantes et le style orné contrastent avec l'austérité des églises typiques de petits villages de l'époque.
6. Les inscriptions et symboles cachés :
Outre l’inscription à l’entrée de l’église, l’ensemble de la décoration intérieure regorge de symboles chrétiens classiques, mais certains spécialistes suggèrent qu’il pourrait aussi y avoir des messages cryptés ou des signes renvoyant à des mystères plus profonds.
Ces rénovations ont été interprétées comme des manifestations des secrets que Saunière aurait découverts lors des travaux. L'église de Rennes-le-Château est ainsi devenue un lieu central pour les théories sur le trésor des Wisigoths, le Saint Graal, ou encore des secrets cachés sur l’histoire du christianisme.
L’origine de la richesse de Saunière
L’origine exacte de la fortune de Saunière reste un mystère. Selon ses propres dires, il aurait reçu des dons de la part de fidèles pour financer les travaux de restauration de l’église et ses autres projets.
Toutefois, le montant de ces dons semble démesuré par rapport aux capacités de la paroisse et a rapidement attiré l’attention des autorités ecclésiastiques.
Saunière fut accusé d’avoir vendu des messes à des milliers de paroissiens à travers l’Europe, un acte considéré comme illégal par l’Église.
Il est possible qu'il ait utilisé les revenus de ces messes pour financer ses extravagances. Cependant, la somme d’argent qu’il manipulait dépassait largement ce qui aurait pu être obtenu uniquement par ces pratiques.
Des enquêtes officielles accusèrent l’abbé de trafic de messes, une pratique où il aurait encaissé des sommes importantes pour dire des messes qu’il n’aurait jamais prononcées.
En 1910, il fut jugé coupable par l'Église de ces accusations et suspendu de ses fonctions, mais il continua à vivre à Rennes-le-Château jusqu’à sa mort en 1917.
La piste du trafic de messes : un fait avéré
Mgr Beuvain de Beauséjour, évêque de Carcassonne, successeur de Mgr Billard, a accusé ouvertement l'abbé Saunière de trafic de messe.
Les seuls faits historiques avérés qui seraient liés à l'enrichissement personnel de l'abbé se réfèrent à un trafic de messes.
Le pillage éventuel de quelques tombes du cimetière communal, n'est pas suffisant pour expliquer un tel enrichissement sur une aussi longue période.
Tout reposerait donc sur une escroquerie : un substantiel trafic de messes (messe pour la guérison de maladie, messe aux défunts), consistant à détourner à des fins personnelles l'argent expédié par les congrégations et fidèles avec qui l'abbé est en contact à travers toute l'Europe.
Ce trafic est basé sur une organisation maîtrisée. Il est d'ailleurs historiquement reconnu que l'abbé fut accusé par l'Église de trafic de messes et de simonie par Mgr Paul-Félix Beuvain de Beauséjour (1839-1930), nouvel évêque de Carcassonne qui lui intente en 1910 un procès canonique, procès qui entraîne la déchéance des fonctions sacerdotales de Bérenger Saunière en 1911.
À la suite d'une demande de l'autorité diocésaine de Carcassonne, le quotidien parisien anticlérical, Le XIXe siècle, publie dans sa une l'annonce suivante : « l'abbé Saunière, ancien curé de Rennes-le-Château, n'est nullement autorisé à demander hors du diocèse, ou à recevoir de diocèses étrangers, des honoraires de messes ».
Le journal ajoute en bas de cette annonce le commentaire suivant : « Sauvons la caisse ! L'abbé Saunière gâte le métier en vendant des messes au rabais, et le voilà pour concurrence déloyale boycotté par le syndicat des marchands de prières (sic) de son département. Comme les temps évangéliques sont loin ».
On estime ce trafic à 100 000 intentions de messes, rémunérées de 1 à 5 francs chacune, entre 1893 et 1915.
Des éventuelles aides financières extérieures (sous forme de donations et legs) ont également été évoquées, le curé voisin de Rennes-les-Bains, l'énigmatique abbé Henri Boudet, ayant pu être alors considéré comme une sorte d'intermédiaire, hypothèse reprise dans le téléfilm L'Or du diable.
L'héritage
Béranger Saunière est décédé le 22 janvier 1917, emportant avec lui ses secrets. Après sa mort, sa servante et proche confidente, Marie Dénarnaud, hérita de ses biens mais ne révéla jamais ce qu’elle savait du mystère de la fortune de l'abbé.
Elle vécut dans la villa Béthanie jusqu’à sa mort en 1953, maintenant le mystère intact. Le mystère entourant Bérenger Saunière et Rennes-le-Château a alimenté d’innombrables théories sur la découverte de trésors cachés, le Saint Graal ou des secrets sur la lignée de Jésus-Christ et de Marie-Madeleine.
Bien que la vérité reste incertaine, l’histoire de Saunière continue de fasciner chercheurs, historiens, et passionnés de mystères du monde entier.
Il y aura encore beaucoup d'encre à couler avant que toutes les vérités ne soient révélées. Si vous voulez échanger, je vous propose de partager à bientôt sur Chrystal Avenir
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